Historique
Plus 120 ans de présence dans la ville de Québec, surnommée la "Rome canadienne", à cause de l'influence du clergé catholique romain.
« On changeait de trottoir pour se rendre à l’école : ’fallait pas marcher dans l’ombre de l’église protestante, ça portait malheur ! »
À la fin des années 1880, des pasteurs-étudiants de la région de Montréal viennent à Québec pour y faire du colportage de Bible durant l’été. L’un d’eux, William S. Bullock reviendra plus tard dans la capitale – mais à titre de député ! En 1894, le pasteur Adam Burwash établit une mission dans les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur. C’était une période de grandes tensions :
Ayant aussitôt dénoncé du haut des chaires catholiques romaines, des fanatiques se ruèrent sur la salle évangélique de la rue du Pont avec des pierres, bâtons, briques et autres objets ramassés dans les ruelles. Le missionnaire put s’échapper par une porte de derrière et gagner le second étage ; sa vie fut sauve, mais tout dans la salle fut saccagé. »
L’hiver suivant, le pasteur Louis Dutaud acquiert une maison rue Sainte-Marguerite et, douze ans plus tard, revend le bâtiment pour construire la première église, rue d’Youville - au coût de 6 700$ (environ 145 000$ en dollars 2017). L’Église baptiste française de Québec est légalement constituée le 18 avril 1909, avec 23 membres. Ainsi débute l'histoire de l'Église évangélique baptiste Rensaissance.
Visionner la présentation historique, dont voici quelques extraits.
Surnommée la « Maison protestante », une salle louée en 1894 sert de temple et de salle communautaire pour l'assemblée naissante. Déjà , au début du XXe siècle, la vision est de bâtir une « Église populaire » dans Saint-Roch/Saint-Sauveur : une église du milieu, avec une salle de lecture pour la jeunesse et une petite imprimerie – projet qui sera bloqué par les autorités locales.
Rue Du Pont, 1889. Archives VQ
Première bâtiment, rue d’Youville, 1909
Pour la première fois, les francophones protestants peuvent tenir leurs propres registres d'État civil et ainsi enregistrer les mariages, naissances et sépultures.
L’opposition de la société est moins violente, mais elle est constante et prend différentes formes : les convertis perdent souvent leur emploi et n’ont pas accès aux secours des organismes de charité catholiques, leurs enfants ne peuvent plus fréquenter les écoles de fabrique.
En 1931, le bâtiment de la rue d’Youville est vendu pour faire place à ce qui est aujourd’hui la place d’Youville. Malgré la Grande Dépression, une chapelle est érigée au coin de la 3e Avenue et de la 12e Rue et inaugurée en 1932. Endommagée par un incendie deux ans plus tard, elle abritera l'Église baptiste française jusqu'en 2003. Devenu trop exigu pour les besoins de l’assemblée, le bâtiment est alors vendu pour usage résidentiel. Il abrite aujourd’hui deux condominiums.
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